ABBOTSFORD, C.-B. – Le Centre juridique pour les libertés constitutionnelles (CJLC) annonce qu’une décision du Tribunal des droits de la personne de la Colombie-Britannique est contestée devant la Cour suprême de la province. En janvier 2025, le Tribunal a imposé une amende de 10 000 $ à Kirstin Olsen pour des commentaires exprimés en privé à une amie. La requête contestant cette décision a été déposée devant la Cour suprême de la Colombie-Britannique le 21 mars 2025.
Kirstin Olsen et Theresa (Terry) Wiebe étaient de proches amies depuis plusieurs années. Wiebe s’identifie comme transgenre.
Entre 2014 et 2018, Olsen a permis à Wiebe d’installer un camping-car sur sa propriété et d’y vivre. En 2017, Wiebe l’a informée qu’elle avait entamé une hormonothérapie et qu’elle envisageait une mastectomie. Olsen, préoccupée par les antécédents de cancer du sein dans sa propre famille et par les risques liés à une telle opération, a exprimé en privé à Wiebe son inconfort et son désaccord avec cette décision.
Malgré ces échanges, les deux femmes sont restées en bons termes. Olsen a continué de louer l’emplacement à Wiebe pour 200 $ par mois et a même payé son retour du Yukon en Colombie-Britannique après une hospitalisation liée à une complication présumée de l’hormonothérapie.
En 2018, à la suite de plusieurs conflits entre Wiebe et d’autres personnes sur la propriété, Olsen lui a demandé de quitter les lieux. Cette décision n’avait aucun lien avec l’identité de genre de Wiebe.
Peu après, Wiebe a porté plainte pour discrimination auprès du Tribunal des droits de la personne. En janvier 2025, le Tribunal a conclu que l’expulsion n’était pas motivée par la transition de genre de Wiebe, mais a jugé que les propos privés d’Olsen à propos de la mastectomie étaient discriminatoires. Pour « atteinte à la dignité », Olsen a été condamnée à verser 10 000 $ à Wiebe.
Le Tribunal n’a tenu aucun compte, dans sa décision, de la liberté d’expression garantie à Mme Olsen par l’article 2(b) de la Charte canadienne des droits et libertés.
Dans sa requête, Olsen souligne que ses commentaires ne visaient nullement l’identité de genre de Wiebe. Au contraire, leur amitié s’était poursuivie malgré la transition et les traitements entrepris par Wiebe.
« Il est extrêmement préoccupant qu’un tribunal s’immisce dans des conversations privées entre amis et impose une amende de 10 000 $, sans égard à la protection constitutionnelle de la liberté d’expression », déclare Me Marty Moore, avocat au CJLC.
« Exprimer une inquiétude personnelle à un ami n’a rien à voir avec de la discrimination fondée sur la race, la religion ou l’identité de genre. Le Tribunal devrait se concentrer sur les cas réels de discrimination, pas sur la surveillance des paroles privées. »
