TORONTO, ON: Le Centre juridique pour les libertés constitutionnelles (CJLC) annonce l’envoi d’une mise en demeure à l’Ordre des enseignants de l’Ontario (l’Ordre) au nom de l’ancienne enseignante d’Ottawa, Amy McKay. L’Ordre a exercé des pressions pour qu’elle renonce définitivement à son permis d’enseigner en raison de publications sur les réseaux sociaux exprimant des préoccupations au sujet de l’idéologie de l’identité de genre, des interventions médicales dites d’« affirmation de genre », et des droits des femmes fondés sur le sexe.
Mme McKay, mère de deux enfants, a travaillé pendant plusieurs années comme suppléante à long terme au sein du Ottawa-Carleton District School Board (OCDSB). Le bénévolat a toujours occupé une place centrale dans sa vie, que ce soit en soutenant les activités parascolaires de ses enfants ou en aidant à gérer un club de diversité étudiante durant sa carrière. Elle a également animé pendant plus de dix ans un groupe de tricot et de crochet dans son quartier, créant un lieu de rencontre et de solidarité pour les femmes de la communauté.
En 2022, alors qu’elle était en congé pour poursuivre des études en counselling professionnel, l’OCDSB lui a interdit d’enseigner dans ses écoles en raison d’une plainte liée à ses publications en ligne.
Bien qu’elle ait démissionné au printemps 2023 de son poste au sein de la commission scolaire, Mme McKay a conservé son permis provincial, ne sachant pas que l’OCDSB avait également transmis la plainte à l’Ordre pour enquête.
Or, le 13 mai 2025, l’Ordre l’a informée que l’OCDSB avait déposé une plainte formelle près de deux ans plus tôt, soit le 27 juin 2023. L’Ordre lui a alors présenté un choix : renoncer à son permis pour mettre fin à l’enquête, ou refuser et faire face à une enquête officielle portant sur ses propos.
Les avocats financés par le CJLC ont indiqué à l’Ordre que Mme McKay ne signera pas cet engagement et ont rappelé que sa liberté d’expression, protégée par la Charte, doit être pleinement prise en compte dans toute décision.
L’avocat constitutionnel Hatim Kheir a déclaré : « De nombreux Canadiens, dans divers domaines, sont soumis à une réglementation professionnelle. Aucun Canadien ne devrait avoir à choisir entre exprimer des convictions profondes et demeurer membre d’un ordre professionnel. »
Mme McKay, aujourd’hui psychothérapeute inscrite après avoir complété ses études, a affirmé : « Dans un pays diversifié et multiculturel, les droits de chacun doivent être pris en considération et ils sont tous importants. Tenter de réduire quelqu’un au silence, de l’intimider ou de le punir pour avoir parlé de ses expériences et de ses droits est injuste. »
« Défendre pacifiquement ses droits ou ceux des autres n’est jamais un acte de haine ou d’oppression. C’est un geste non partisan de responsabilité civique », a-t-elle ajouté.
Mme McKay attend maintenant la décision de l’Ordre quant à la poursuite — ou non — de l’enquête.
