CALGARY, AB: Le Centre juridique pour les libertés constitutionnelles (CJLC) annonce qu’un appel a été déposé dans l’affaire opposant l’avocat albertain Roger Song au Barreau de l’Alberta. L’appel remet en cause le pouvoir du Barreau d’imposer aux avocats de la province des formations obligatoires en « compétence culturelle » et d’autres conditions à caractère idéologique.
Cet appel fait suite au jugement rendu le 12 septembre 2025 par la Cour du Banc du Roi de l’Alberta, qui a confirmé le droit du Barreau d’exiger ces formations et de modifier son Code de déontologie pour interdire le « harcèlement » et la « discrimination » selon des critères d’ordre idéologique.
Roger Song, ancien professeur de droit à Pékin, a immigré au Canada après avoir vécu la Révolution culturelle de Mao et une vie entière d’endoctrinement maoïste. Il soutient que les mesures du Barreau constituent une imposition idéologique et une contrainte politique contraires à l’indépendance professionnelle et à ses droits protégés par la Charte canadienne des droits et libertés, notamment la liberté de conscience et de croyance (article 2a) et la liberté d’expression (article 2b).
L’appel de M. Song conteste plusieurs actions du Barreau, dont :
- la règle 67.4, qui autoriserait le Barreau à imposer des formations idéologiques;
- le « profil de développement professionnel », qui redéfinit la compétence pour y inclure des croyances, discours et formes de militantisme conformes à une idéologie donnée;
- les règles 67.2 et 67.3, qui obligent les avocats à soumettre chaque année un plan de formation continue élaboré en fonction du profil ;
- la partie 6.3 du Code de déontologie, qui redéfinit les notions de discrimination et de harcèlement dans des termes vagues et idéologiques.
L’avocat constitutionnaliste Glenn Blackett estime que « le Barreau semble déterminé à transformer les avocats de l’Alberta en une sorte de commissariat « woke », pour qui les systèmes juridiques occidentaux — comme notre Constitution — seraient des structures d’oppression coloniale et anti-noire ».
Selon lui, « le tribunal de première instance a refusé d’examiner les preuves et de considérer nos arguments. Elle a traité la nature politique des actes du Barreau comme si elle les plaçait au-dessus du contrôle judiciaire. M. Song et moi croyons que c’est manifestement erroné. Le Barreau n’a rien à faire en politique, et c’est au tribunal de le rappeler ».
L’appel vise à renverser la décision de première instance et à poser une question centrale : l’organisme de réglementation de la profession juridique peut-il poursuivre des objectifs politiques, a fortiori des objectifs hostiles à la Constitution?
